Pamela Ellayah, « Fabriquer le patrimoine de l’album jeunesse au XXIe siècle »

Pamela Ellayah

Pamela Ellayah

Après un Master en littératures et civilisations anglophones (Université Paris-Sorbonne), Pamela Ellayah a soutenu son mémoire de Master en « Littérature pour la Jeunesse » (Université du Maine-Le Mans) à l’automne 2020.

Ce travail portait sur les collections patrimoniales anglophones dans l’édition française contemporaine pour la jeunesse. Il a été réalisé sous la direction de Nathalie Prince, enseignante-chercheuse en littérature comparée à l’Université du Maine-Le Mans.

Depuis l’obtention de son diplôme, elle effectue des travaux de traduction et collabore à des projets pédagogiques tout en poursuivant ses recherches sur l’album en lien avec les thèmes du patrimoine et du rythme.

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2 réflexions au sujet de “Pamela Ellayah, « Fabriquer le patrimoine de l’album jeunesse au XXI<sup>e</sup> siècle »”

  1. Excellente présentation! J’aimerais savoir quels sont les enjeux nationaux / transnationaux liés à la patrimonialisation de l’album jeunesse. Autrement dit, existe-t-il des cloisons strictes entre différents canons nationaux de la littérature jeunesse, ou au contraire, une assez grande internationalisation des classiques, comme une sorte de canon global? Comment ces enjeux viennent-ils influencer ce processus de patrimonialisation?
    Merci!

    • Cher Julien Lefort-Favreau,

      Je vous remercie pour votre question qui m’intéresse de très près car c’est un aspect que je souhaite approfondir dans mes futurs travaux. La présentation, consacrée ici aux modes de production, ouvre à cette interrogation tout à fait nécessaire.

      Dans le cadre de la littérature jeunesse, la question du « canon » est épineuse dans le sens où, par exemple, éditeurs et bibliothécaires-conservateurs n’ont pas tout à fait le même regard sur la question. Ces médiateurs de l’album (fabricants, prescripteurs etc.) ne privilégient pas toujours les mêmes critères pour définir ce qui fait « classique ». Je parlerai donc de parois poreuses, plutôt que de cloisons, car l’album a la particularité de croiser notamment des aspects pédagogiques et esthétiques.
      De façon générale, la France a une tradition prescriptrice de l’album. C »est à partir du courant des années 1960 que les premiers titres étrangers ont été traduits. Ce sont ces derniers qui ont participé à « libérer » l’album de son caractère strictement prescripteur. La patrimonialisation en tant que pratique éditoriale jeunesse est donc encore récente.
      Pour les albums classiques français, ils sont le plus souvent réédités par leurs éditeurs d’origine (s’ils existent encore). Concernant les éditeurs que j’évoque dans ma présentation, ils correspondent à une « niche » éditoriale qui a pour particularité d’embrassser patrimoine de l’objet imprimé (les modes de production) et patrimoine de réception (comme l’album raconte en tant que livre). Certaines de ces collections sont parfois consacrées à un auteur comme Maurice Sendak (chez MeMo) en tant qu’artiste fondateur de l’album moderne d’après-guerre. À y regarder de plus près, malgré une forte dominante anglophone, quelques autres nationalités circulent avec les artistes français de ces collections : ces albums patrimoniaux se « fondent » dans une famille qui est la collection.

      Ces maisons d’édition à caractère patrimonial ont un enjeu à contre-courant de l’aspect conservateur « sous vitrine ». Il y a le soin de la fabrication du livre orienté dans la pratique de la lecture pour enfants. Indirectement, ces éditeurs soulignent cette « autre » réception de l’album auprès des enfants qui a commencé depuis le milieu des années 1960. L’internationalisation que vous évoquez en fait partie.
      Il s’agit également de valoriser (conserver les traces de) l’album en tant que livre « classique » à travers sa propre mécanique langagière : l’iconotexte. D’ailleurs, certains de ces albums se trouvent parfois aussi bien dans les bibliothèques/librairies de jeunesse que dans certaines bibliothèques/librairies des arts appliqués.

      J’espère avoir répondu, du moins en partie, à votre question.
      Bien à vous,
      Pamela

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