Natacha Pinsonneault, « Les maisons d’édition québécoises et leur relation avec la diversité en littérature jeunesse »

Natacha Pinsonneault

Natacha Pinsonneault est doctorante en lettres à l’Université du Québec à Trois-Rivières, sous la supervision de Mathilde Barraband et Sylvain Brehm. Titulaire d’un baccalauréat en psychologie et d’une maîtrise en lettres, son mémoire, La diversité des personnages TSA dans les romans québécois pour adolescents suivi d’un village pas comme les autres, réalisé sous la supervision d’Hervé Guay, explore la représentation des personnages TSA dans la fiction adolescente.

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7 réflexions au sujet de “Natacha Pinsonneault, « Les maisons d’édition québécoises et leur relation avec la diversité en littérature jeunesse »”

  1. Bonjour Natacha,
    Je remarque que les maisons d’édition que vous avez interrogées (ou plutôt celles qui vous ont répondu) s’adressent à un large public. Croyez-vous qu’elles ont un intérêt commercial à cibler des lectorats diversifiés? Comment identifiez-vous la nature de leur engagement dans la représentation des diversités?

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    • Bonjour,
      Votre question est très pertinente. Il est vrai que ces trois maisons d’édition ont un public assez varié, incluant différents groupes d’âge. Il est certain que leurs collections doivent avoir un lectorat pour continuer d’exister. J’ai aussi remarqué qu’en général, les romans avec un personnage ayant un trouble du spectre de l’autisme sont publiés par de plus grosses maisons d’édition. Cela pourrait s’expliquer par le plus grand nombre de publications. On pourrait aussi observer le ratio de romans publiés chez chaque éditeur par année et ayant un personnage principal issus de la diversité.

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  2. Chère Natacha,

    Merci pour votre présentation ! La comparaison entre romans avec personnages homosexuels et personnages TSA me semble enrichir le travail fait précédemment dans le cadre de votre mémoire, en y apportant un autre éclairage.
    En vous écoutant, je me suis demandé si vous aviez proposé aux éditeurs contactés une définition de la diversité, ou si leurs réponses se fondaient sur leur propre appréhension de la diversité (qui peut être variable). Dans le même sens, le questionnaire leur demandait-il de définir la diversité ? Et croyez-vous que les résultats seraient semblables en considérant aussi par exemple la représentation des handicaps, des personnes racisées, etc. ?

    Merci,
    Mélodie

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    • Bonjour,
      Je n’ai pas demandé de définition de la diversité aux éditeurs. Toutefois, comme je me suis intéressée à deux types de diversité en particulier, j’avais ajouté cette information au début des questions : « Lorsqu’il est question de diversité, notez que je m’intéresse particulièrement au cas du TSA, de la neurodiversité et de l’homosexualité. » Donc, bien que certaines questions portaient plus généralement sur la diversité, cela a pu orienter leur réponse. Toutefois, il y a eu d’autres thèmes qui ont été abordés comme exemple. Chez Guy Saint-Jean, il a été question de l’intégration d’immigrants, d’hypersensibilité, d’adoption internationale et de racisme. Du coté de Québec Amérique, la diversité de genre a été inclus dans les exemples.
      J’ignore à quel niveau les réponses auraient pu être différentes si j’avais orienté vers d’autres types de diversité. Les exemples auraient sûrement varié dans les réponses.
      J’espère avoir bien répondu à votre question,
      Natacha

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      • Chère Natacha,

        Merci beaucoup pour ces précisions !
        Au plaisir d’approfondir la discussion mercredi prochain,
        Mélodie

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  3. Bonjour Natacha,

    Merci pour votre présentation. Il est intéressant de voir ce qui se dégage de votre travail sur le terrain, en interrogeant directement les maisons d’édition sur leurs pratiques.

    Je remarque néanmoins que les trois maisons d’édition interrogées insistent sur l’importance d’une représentation juste sans vraiment expliquer les mesures mises en place. Outre le fait de prioriser des auteur.ices directement concerné.es par ces sujets, savez-vous si les maisons d’édition posent d’autres gestes, par exemple la création d’un comité de lecture spécialisée ? Conséquemment, remarquons-nous une pluralité de représentation des personnages TSA ou suivent-ils généralement une sorte de modèle ?

    Petite question aussi concernant les graphiques à la fin : s’il y a effectivement de plus en plus de romans avec des personnages homosexuels ou TSA, est-ce dû à une réelle démocratisation de ces sujets dans la littérature québécoise ou plutôt au travail d’une poignée de maisons d’édition, qui en font une ligne éditoriale et/ou des collections dédiées ?

    Merci,
    Benjamin

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    • Bonjour,
      Merci pour ces nombreuses questions.

      Tout d’abord, je n’ai pas connaissance de l’existence de comité de lecture spécialisée ou d’autres mesures pour assurer une représentation juste. Je compte justement éclaircir le sujet lors de ma thèse de doctorat. Je vais de nouveau contacter les maisons d’édition, mais aussi les auteurs dans le but de connaître davantage le processus d’écriture et de publication de roman avec un personnage principal ayant un TSA en espérant avoir plus de retour.

      En ce qui concerne la pluralité des représentation, plusieurs études ont déjà abordé la question. J’ai moi même, dans mon mémoire de maîtrise, analyser la diversité des personnages TSA en littérature pour adolescent au Québec. Le résultat était similaire à ceux des autres études sur le sujet, c’est à dire, une sureprésentation de certaines caractéristiques tel que le TSA de haut niveau et l’hypersensibilité, alors que l’hyposensibilité était absente.

      Pour ce qui est de la dernière question sur la démocratisation de ces sujets, je ne saurais répondre, puisque je ne me suis pas penchée sur le sujet. Toutefois, il est vrai que certaines maisons d’édition, comme De Mortagne, ont des collections qui portent directement sur les thématique LGBTQ+, ce qui fait augmenter rapidement le nombre de roman. Toutefois, on peut remarquer, lors de l’apparition des premiers romans qu’il ne viennent pas nécessairement des mêmes maisons d’édition. Prenons, par exemple, les romans dont le personnage principal a un TSA, ils proviennent tous de maisons d’édition différentes, ce qui est plutôt bon signe.

      J’espère avoir bien répondu à vos questions
      Natacha

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