Joanie Grenier, « Mesurer la découvrabilité du livre québécois en ligne : méthodologie développée et premiers résultats de recherche »

Joanie Grenier

Joanie Grenier est étudiante de doctorat en études littéraires et culturelles à l’Université de Sherbrooke. Son projet de thèse, sous la direction de Josée Vincent, porte sur la découvrabilité du livre au Québec, soit sur l’étude de la présence, de la visibilité et de la recommandation de la production littéraire québécoise en ligne.

Il est en continuité avec ses travaux de maîtrise. Ils portaient sur l’Entrepôt numérique (ANEL–De Marque), la première plateforme de commercialisation du livre numérique développée au Québec. Titulaire de la bourse doctorale Vanier, Joanie Grenier est également membre du Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (GRÉLQ) et assistante à la direction de la revue scientifique internationale Mémoires du livre/Studies in Book Culture.

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2 réflexions au sujet de “Joanie Grenier, « Mesurer la découvrabilité du livre québécois en ligne : méthodologie développée et premiers résultats de recherche »”

  1. Bonjour,

    Merci beaucoup pour votre présentation !

    Je m’interroge sur l’analyse de la présence des œuvres québécoises en ligne : Est-il envisageable de considérer des critères ‘textuels’ ou de genre pour expliquer l’absence de certains titres ? Remarque-t-on par exemple une présence plus accrue d’œuvres fictionnelles que poétiques, ou de livres pour adultes que de livres jeunesse ? Existe-t-il encore une ou des catégorie(s) d’œuvres dont l’absence/la présence diffère grandement de la moyenne ?

    Merci d’avance pour votre réponse,

    Morgan Frères

    • Bonjour Morgan,

      C’est une très bonne question, merci.

      Je pense que la présence d’un titre sur les plateformes dépend moins du genre ou du sous-genre littéraire auquel il appartient que de la maison d’édition qui le publie et du distributeur qui en assure la diffusion. Ainsi, un livre de poésie publié aux Éditions du Boréal ou chez La Peuplade, et distribué par un diffuseur-distributeur important comme Dimédia, aura certainement plus de chances d’être présent sur les sites de reventes en ligne qu’un roman policier auto-publié et auto-distribué, par exemple. C’est du moins ce que les données empiriques issues des moissonnages semblent indiquer au premier regard. Bien sûr, une analyse plus poussée reste à faire : celle-ci sera possible dès que la base de données sur laquelle je travaille en ce moment sera complétée.

      Je dois toutefois ajouter que votre intuition est bonne pour ce qui est de la recommandation des titres sur les plateformes. Je pense en effet que les genres et sous-genres littéraires auront un impact important lorsqu’il sera question d’analyser quels livres sont davantage mis en avant dans les sections thématiques (par exemple lorsque c’est la Saint-Valentin ou Noël et que des bandeaux sont créés pour suggérer des livres à offrir en cadeau) ou dans les sections de recommandation du type « Les clients qui ont vu cet article ont aussi vu ».

      On ne sait malheureusement pas comment fonctionnent les algorithmes de recommandation sur les sites : il s’agit de données commerciales confidentielles bien protégées par les entreprises qui les gèrent. Par conséquent, il n’est pas possible d’affirmer clairement que tel ou tel algorithme a été conçu de telle manière, de façon à recommander exactement tel type de produit. On en a cependant une idée générale, principalement en ce qui concerne les plateformes transnationales comme Amazon. Ces plateformes n’ont pas pour objectif premier de favoriser la diffusion des contenus culturels, mais bien de générer le plus de profit possible. Elles cherchent donc à orienter les consommateurs vers les produits les plus rentables. En ce qui concerne les livres, on peut alors penser que les produits « poussés » par les algorithmes de recommandation seront d’abord et avant tout des livres qui ont déjà enregistré de bonnes ventes ou qui ont le potentiel d’en enregistrer plusieurs dans le futur. Selon cette logique, certains genres littéraires ont plus de chances d’être recommandés que d’autres : même si la poésie a le vent dans les voiles dernièrement, il est faux de croire qu’elle suscite plus d’intérêt des consommateurs que les romans historiques, les thrillers ou les romans sentimentaux qui eux – si on se fie aux derniers bilan Gaspard sur les ventes de livres québécois – trônent au sommet des palmarès de vente. Je m’attends donc à ce que les titres les plus recommandés soient typiquement ceux qui appartiennent aux genres et sous-genres littéraires les plus rentables, d’un point de vue économique. Encore ici, il faudra cependant patienter quelques mois avant d’en avoir le cœur net! 😉

      Au plaisir!

      Joanie

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